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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 22:20

 

Il y a quelque temps, je me suis laissée abuser par un homme auprès de qui j’avais cru pouvoir trouver le bonheur. Ce genre de bonheur avec des chabadabada dans le cœur et des étoiles dans les yeux… le bonheur de roman, celui dont on fait les films qui font pleurer les filles, le bonheur des amoureux qui croient que l’amour qu’ils se portent l’un à l’autre suffit à faire de leur vie un poème romantique.

Vous me direz qu’il faut une bonne dose de naïveté pour croire à des conneries pareilles, mais là n’est pas le propos.

Le propos, c’est que quand j’ai découvert que l’homme en qui j’avais placé ma confiance, mes espoirs, mes économies et mon amour en rêvant de cet avenir radieux n’était finalement qu’un menteur patenté doublé d’un prétentiard arrogant, j’en ai d’abord eu cent pieds de honte, j’ai ensuite mis toute la distance possible entre lui et moi et, enfin, j’ai commencé à réparer les dégâts que je l’avais laissé causer dans ma vie.

L’affaire est classée, les plaies pansées, le souvenir pas tout à fait enterré, pour me rappeler d’être méfiante à l’avenir, mais au moins ne me hante-t-il plus.

Alors quoi ?

Alors, rien. Il a apparemment trouvé une nouvelle femme de sa vie – monsieur est poète, chaque femme à qui il conte fleurette est femme de sa vie – laquelle est soit suffisamment désespérée pour accepter ses mensonges en pleine connaissance de cause, soit suffisamment fourbe pour apprécier à sa juste valeur la concurrence – la complicité ? – qu’il offre sur ce terrain.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces deux là se sont trouvés. Et ils ne manqueront sans doute pas de faire beaucoup de mal autour d’eux.

Et alors, me direz-vous ?

Alors j’aurais assez apprécié que l’un comme l’autre évitent de me mêler à leurs histoires fallacieuses et destructrices. Qu’ils fassent leurs saloperies sans se servir de moi. Que je puisse faire comme s’ils n’existaient pas, ou mieux : comme s’ils étaient normaux et capables de vivre sans polluer et abîmer nécessairement la vie des autres. Notamment des gens qui leur ont essentiellement souhaité du bien.

Voilà.

C’est tout.

L’indifférence est infiniment plus simple à accorder, mais je crois qu’ils viennent de gagner mon mépris et mon dégoût, en même temps qu’un peu de pitié pour la petitesse de leur existence, parce qu’à quel point faut-il qu’elle soit misérable pour qu’ils l’accommodent d’aussi sournoises duperies et de si vils mensonges ?

 

Aaaaaah…

Ça sert à rien, mais qu’est-ce que ça fait du bien ! Fiou… je suis bien contente de vous avoir dit tout ça, tiens. Ah la la… à quoi ça tient, hein ? J’étais tout énervée et là, ben voilà, ça va mieux. Y a des histoires un peu lourdes, comme ça, qu’on a un mal fou à remiser dans l’oubli, dont on croit qu’on ne se débarrassera jamais et qu’elles nous feront toujours souffrir, alors que dans le fond, balancer une bonne fois ce qu’on a sur le cœur, comme ça, gratuitement, ça soulage comme on n’aurait pas cru possible…

 

Aaaaah… ah j’ai bien fait, hein… Tout ce temps à ruminer pour rien, finalement, alors que poser tout ça tranquillement me rend d’un coup l’esprit serein et le cœur léger… c’est souvent les choses les plus bêtes auxquelles on pense le moins facilement. Dingue.

 

Aaaah.

Bon.

Ben me voilà soulagée d’un poids, dis donc. Ça va beaucoup beaucoup mieux. Même, ça s’arrose, hein ! Je vais m’ouvrir cette bouteille que je gardais pour… euh… un jour où j’aurais un truc à arroser. Et ben voilà. Allez hop ! à la mienne. Je vais me mettre deux verres pour faire tchin.

 

Ah ça fait du bien. Putain ! Comment j’ai pu autant me laisser pourrir la vie par des parasites de ce genre ?

Santé !

 

Ah merde… mais c’est vrai, ça, comment j’ai pu être assez conne pour ouvrir mon cœur, ma porte, mon compte en banque et mes cuisses à un type pareil ? Et pire : comment ai-je pu me faire avoir aussi par sa nouvelle copine ? Comment ai-je pu la plaindre, compatir, alors qu’elle appuyait juste sciemment là où ça fait mal pour… pourquoi, au juste ? Le simple plaisir de pouvoir finalement me dire « gna gna gna moi je suis heureuse avec lui » ?! Ah mais quelle pauvre conne je fais !

 

Putain… et ma plus grande joie de l’année, c’est d’avoir balancé à mes trois lecteurs que « booooouh ils sont méchants, et toc ! »… Ah ! Misère…

 

Ah j’en reviens pas… va falloir que je m’imbibe sérieusement pour effacer ça, tiens ! Ah… merde, elle est déjà vide, cette bouteille ? Chier… C’est ça de remplir deux verres à la fois. C’est comme la raclette : quand t’as plus de poêlons que de convives t’arrives vachement plus vite au bout.

Tiens… j’me ferais bien une raclette, moi, maintenant qu’j’en parle… Ou un truc gavé d’chocolat. Ou…

Non ! Meeeeerdeuuu ! J’ai assez morflé avec ce mec, putain ! Il m’a déjà coûté ma silhouette… alors que c’est parfaitement illusoire de croire qu’on s’allège l’âme et le cœur en s’alourdissant les hanches et le cul, mais ça on s’en rend compte qu’après…

 

Allez, une bouteille, c’est mieux. Je dois bien avoir ça par là… fais voir… Huile d’olive, non. Vinaigre, non. Huile de tournesol, non. Vinaigre balmas… basam… balsi… merde, qu’est-ce que je fous avec autant d’huile et de vinaigre alors que j’assaisonne même pas ma salade ?! C’est dingue, ça. Et ça c’est quoi ? Sirop de fraises ? Pfffff… ça c’est le produit à vitres, Destop, produit à chiottes… Crème de cassis, huile de… encore ? Mais c’est fou, ça ! Destop… ah tiens, j’en ai deux ? Ah oui.

Tiens… celle-là est pleine. Ah ben l’autre aussi.

Ah merde, comment ça s’ouvre cette merde, c’est… Han !... ça y est.

Hin hin.

Oh ça pue…

Allez : à la santé du prochain minable qu’essaiera d’me baiser, hein !

Ha ha ! il est pas encore né, çui-là, tiens !

Allez… à la mienne, va…

 

 

 

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commentaires

M
<br /> Rassure moi, tu as remis le boxon dans ta bibliothèque hein???<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> même pas.<br /> <br /> <br /> Putain, je suis un cas désespéré !<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> "L'indifférence est infiniment plus simple à accorder, mais je crois qu'ils viennent de gagner mon mépris et mon dégoût..." : je desagree avec ça... c'est l'indifférence qui est difficile à<br /> acquérir (et non à accorder) et c'est même elle qui te fait vaincre sur eux.<br /> Le truc, c'est que même ceux qui ont de la bouteille se font avoir.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> oui, non : l'idée était plutôt qu'une fois que tu es indifférent, c'est plus facile à vivre... je suis plutôt d'accord avec toi... en revanche, là, le texte, c'est une fiction, hein ?<br /> <br /> <br /> ;o)<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Alors, là, pas mieux que le précédent commentateur plus qu'éclairé :)<br /> Il me reste du vin blanc ici, si tu veux.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> toi tu sais me prendre par les sentiments...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Poète, poète... si c'est bien celui auquel je pense, il poétise comme moi je fais de la plomberie, hein.<br /> Fasciné par le spectacle de sa propre agressivité, il prend son arrogance pour de la hauteur de vue - ce qui lui permet, au détours d'une insulte, de se prendre pour une lanterne incomprise. Laisse<br /> tomber...<br /> Qu'il puisse par ailleurs trouver une quelconque farceuse pour tenter de se reproduire donne simplement tort aux tenants de l'Intelligent Design.<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Ah merde, c'est pas ton truc la plomberie ? Dommage, j'ai un robinet qui fuit...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> ;o)<br /> <br /> <br /> <br />
W
<br /> C'est vrai qu'y en a qui sont bouchées, quand-même !<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Argh ! Je l'avais pas vue venir, celle-là !<br /> <br /> <br /> Bien joué !!<br /> <br /> <br /> <br />

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