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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 19:32

 

Je suis une fervente partisane du pipi avant de partir. A l’excès, peut-être, parfois, mais il n’y a rien que je déteste plus qu’être gênée au cours d’une quelconque balade ou activité par une envie de faire pipi. A part peut-être devoir trouver des toilettes pour permettre à quelqu’un d’autre que moi, comme par exemple ma fille, de soulager sa vessie.

Donc, quel que soit le type de sortie prévu, dès lors que l’on s’absente plus d’une heure, on fait pipi avant de partir. Et c’est non négociable. Alors en vacances, quand on part le matin pour se balader toute la journée et ne rentrer que le soir, on fait évidemment pipi avant de partir, mais aussi à chaque occasion qui se présente. Autant dire qu’en matière de toilettes publiques, je pourrais écrire un guide international assez complet. Des plus rudimentaires aux plus nauséabondes, en passant par celles qui brillent jour et nuit et dont émane un parfum de bonbon qui restera à jamais un mystère pour moi, je croyais avoir tout vu. J’avais tort.

La Chine – du moins pour l’infime partie que j’en ai vue – regorge d’une quantité étonnante de toilettes publiques ce qui, quand on souffre comme moi de l’angoisse du pipi impromptu, est la meilleure nouvelle des vacances. Alors évidemment, la quantité ne permet pas toujours de garantir la qualité, mais ne mégotons pas… et, à Pékin notamment, nous avons, ma fille et moi-même, vécu des expériences étonnantes.

Pékin est une grande ville. Une très grande ville. Une ville immense, n’ayons pas peur des mots, dans laquelle le moindre déplacement peut prendre des allures de randonnée. Dans mon guide, j’avais des plans par quartier très bien fichus, mais, à cause de leur petite taille peut-être, ou bien parce que malgré l’indication de l’échelle je n’arrivais pas à me faire une idée précise des distances, il ne m’est pas arrivé une seule fois d’appréhender correctement le temps qu’il nous faudrait pour aller d’un point à un autre, si bien que nous avons passé énormément de temps dehors et, par conséquent, en prévision (aléatoire) du temps qu’il nous faudrait encore (ou pas, ou un peu plus…) y passer, nous avons beaucoup utilisé les toilettes publiques pékinoises.

Dans les parcs, les temples et autres lieux publics, leur propreté était, sans surprise, variable. Comme partout.

Dans les hutongs, ces étonnants quartiers de ruelles étroites, bordées de maisons basses en briques grises, où il faut absolument aller se perdre avec enthousiasme, tant l’ambiance et l’atmosphère qui y règnent semblent authentiques et réjouissantes, dans les hutongs, donc, les toilettes publiques dépassent totalement les limites de ce que l’on pourrait imaginer comme échelle standard allant de « très propre » à « très sale ». Bien que ce qu’il convient d’appeler lieu d’aisance ait été accessible en quantité encore plus étonnante qu’ailleurs dans ces incroyables quartiers, ce n’est pas là que nous en avons abusé le plus. Je pense – je n’ai pas vérifié l’information, mais j’ai de fortes présomptions – que les habitations dans les hutongs ne disposent probablement pas – ou pas toutes en tout cas – de toilettes et que, de fait, les toilettes publiques y sont abondamment utilisées. Je pense également que les concepts de pudeur et d’intimité diffèrent assez largement d’une culture à l’autre et tout particulièrement de ma culture à moi à celle d’un pékinois.

Ainsi, dans les hutongs, les toilettes publiques consistent en un alignement de trous dans le sol, les uns à côté des autres, sans murs, sans portes, sans cloisons, sans paravents, rideaux, ou que sais-je encore qui permettrait de se sentir un tantinet isolé de la dame du trou d’à côté qui fait popo. Mais comme je l’ai dit, il s’agit toutefois bel et bien de toilettes publiques : on ne fait pas ses besoins sur le trottoir foufoune au vent, il y a des murs et un toit, si bien que l’odeur y reste bien enfermée, au point d’avoir réussi à me faire renoncer, moi, la professionnelle des toilettes publiques.

 

Et puis il y a eu la cité interdite.

Qui, soit dit en passant, n'est plus interdite du tout.

Haut lieu du tourisme pékinois et, plus largement, chinois, elle grouille désormais d'une foule compacte qui, je dois l'avouer, gâche un tout petit peu le plaisir. Le palais est merveilleusement beau, vaste, porteur de tout un imaginaire un peu mystérieux véhiculé par les films pour petits et grands et le peu que l'on a retenu de quelque lointaine leçon d'histoire, mais le groupe de touristes chinois serait, je pense, tout à fait à la hauteur pour décourager le plus motivé des touristes allemands. Ou japonais. Et pourtant le chinois est courtois, mais le touriste chinois, en groupe, est la négation même de la courtoisie et du savoir-vivre. Comme si d'avoir tant de choses à découvrir à travers le vaste monde autorisait toutes les inconvenances. Mais là n’est pas le propos.

A l’entrée de la cité il y a des toilettes publiques.

Dans ces toilettes publiques il y a, bien évidemment, beaucoup de monde. Et pas de verrou aux portes parce que, nous l’avons vu, certaines notions comme l’intimité ou la pudeur n’impliquent pas les mêmes comportements ici ou là… Après avoir observé la façon dont certaines femmes, apparemment pressées, n’hésitaient pas à entrer dans des toilettes occupées pour en déloger les pisseuses trop lentes à leur goût, nous avions commencé à établir une stratégie pour protéger cette intimité à laquelle nous tenions, malgré tout, l’une comme l’autre, quand ma fille s’est soudain interrompue, avant de porter sur moi un regard empreint tout à la fois d’horreur et d’incrédulité.

J’ai jeté un œil du côté de ce qu’elle semblait avoir vu de tellement déconcertant, pour immédiatement lui retourner un regard probablement semblable au sien, avec une petite pointe de dégoût en supplément.

Le long des murs, alignés à moins d’un mètre les uns des autres, des seaux. Et au-dessus de ces seaux, des culs dénudés de femmes accroupies en train de se soulager joyeusement en rang d’oignons, comme une haie d’honneur de circonstance pour les pisseuses préférant faire la queue.

Je crois qu’aucune des merveilles que j’ai pu voir pendant mon périple ne suffira jamais à effacer cette image-là.



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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 10:17

 

Cet endroit est à l’abandon depuis trop longtemps à mon goût… mais comme je suis cruellement en manque d’inspiration, je vais vous raconter mes vacances en Chine.

Il faut savoir que je ne suis pas une très bonne touriste. Par exemple, je n’ai pas appris trois mots de chinois. J’en ai appris deux. « Bonjour » et « merci ». Et on notera donc que la faiblesse de l’effort est compensée par le choix des mots : courtoisie et politesse, le secret d’une intégration réussie.

Je n’ai pas non plus appris à manger avec des baguettes, pour la même raison que je ne me mets jamais de mascara : je serais capable de me crever un œil avec les premières aussi sûrement qu’avec le second. Et puis allons, sérieusement ? Coincer des trucs entre deux bouts de bois et les porter à sa bouche le plus vite possible avant de tout se faire tomber sur les genoux, est-ce bien raisonnable ? Mais comme je suis, nous l’avons déjà établi, une personne bien élevée, j’ai néanmoins fait un effort et usé d’une ruse infaillible à base d’élastique et bout de papier pour simuler un maniement de baguettes alerte et sûr. On m’a en une ou deux occasions félicitée pour cette trouvaille ingénieuse. J’aurais volontiers avoué que l’idée n’était pas de moi et que j’avais vu ça dans un épisode des « Experts », mais, d’une part, avec « bonjour » et « merci », je manquais de mots pour expliquer et, d’autre part, cet aveu aurait impliqué de faire savoir au monde – oui, n’ayons pas peur des mots : au monde ! vous savez combien ils sont, les chinois ? – de faire savoir, donc, qu’il m’était arrivé en une occasion certes lointaine et malencontreuse, mais une occasion quand même, de me trouver en présence d’un téléviseur allumé sur la une, pendant la diffusion d’une série américaine médiocre. Or, j’ai ma fierté. J’ai donc assumé avec une modestie non feinte la paternité de l’idée.

Je n’ai pas non plus essayé de faire virevolter un cerf-volant sur la place Tian’anmen. Outre le fait que faire virevolter un cerf-volant me paraît aussi palpitant qu’aller à la pêche ou promener un chien mort, la place Tian’anmen est probablement le lieu le plus déprimant du monde. En tout cas, le lieu le plus déprimant que je connaisse.

Je ne me suis pas non plus gavée de canard laqué. Je n’aime pas le gras. Ni la peau. Ni manger de la viande sans pouvoir en enlever préalablement le gras et la peau à l’aide d’un COUTEAU et d’une FOURCHETTE.

Je ne me suis pas régalée de tofu sous toutes ses formes. Au mieux, le tofu n’a aucun goût, mais ça c’est pour les chanceux. La plupart du temps, cette chose immonde empeste et son goût n’est qu’à peine moins insultant pour les papilles que son odeur est agressive pour les narines.

Je n’ai pas goûté tous les thés de Chine parce que je n’aime pas le thé.

Je n’ai pas fait écrire mon prénom en sinogrammes sur un grain de riz.

Je n’ai pas fait de Tai-chi dans un parc avec des vieilles plus souples que moi.

Je n’ai pas arboré de drapeau tibétain au revers de ma veste.

Je ne me suis pas acheté de belle robe chinoise traditionnelle. Indépendamment du fait que je n’imagine pas une seule occasion de porter ce genre de vêtement une fois quittée la boutique à touristes du vieux quartier de Shanghai, savez-vous quel est le format moyen des femmes chinoises ? Voilà. Non. Il n’y avait pas ma taille.

Enfin, je n’ai pas arpenté les rues de Pékin à vélo. Déjà, j’ai un problème avec le vélo : je ne sais pas tourner la tête sans tourner les épaules et, donc, le guidon. En rase campagne, ça passe. A Pékin ? Où traverser la rue au passage piéton quand le petit bonhomme est vert et en regardant bien des deux côtés est un défi un peu fou et toujours dangereux ? Ha ha. Non.

Bref. Je suis une touriste médiocre.

J’ai payé la robe chinoise de ma fille deux fois plus cher que celle que je lui avais dégotée chez H&M l’année dernière.

J’ai mangé au KFC à Kunming.

J’ai fait pipi dans les pissotières les plus cradingues du monde.

J’ai mangé au Burger King derrière le temple Jing’an.

J’ai payé cinq euros une bouteille d’Evian et j’ai même pas fait exprès.

J’ai fait manger à ma fille une fondue chinoise en croyant lui avoir commandé un plat de jambon-nouilles.

J’ai bousculé une vieille sans ménagement et sans m’excuser dans la cité interdite et je le referais sans hésiter dans les mêmes circonstances.

J’ai fait manger ma fille dans des restaurants dont les cuisines étaient encore plus cradingues que les pissotières citées précédemment.

J’ai mangé au Mac Do au bout de la place Tian’anmen.

J’ai fait plein d’autres choses encore, parce que la Chine, c’est grand, et j’ai pas chômé. Mais vous trouverez tout ce que vous pourrez avoir envie de savoir sur la Chine sur internet ou dans un bon guide.

 

Sinon, si le cœur vous en dit, les centaines d’images que j’en ai rapportées – petit échantillon des milliers d’images dont j’ai ébloui mes yeux – sont  et  et encore .

 

 

 

 

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 21:22

 

Allez, repos : aujourd'hui, c'est photo !

 

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(De l'eau, des bateaux... spéciale dédicace à Joe !)

 

 

 

 

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 20:30

 

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 23:26

Ile de Kho-Samet, Thaïlande, Novembre 2001

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Le paradis ?

Non. Le paradis on n’en repart pas.

 

Le gros porc rougeaud aux cheveux jaunes se fait prendre en photo avec la gamine. La femme ? Les attitudes et la gravité du regard sont celles d’une femme. Le corps est celui d’une enfant. Elle se plie sans protester aux demandes du gros, fier d’exhiber sa bedaine et sa poupée devant l’objectif. Elle offre une moue soigneusement étudiée, une posture provocante juste ce qu’il faut, elle s’est manifestement déjà souvent prêtée au jeu.

N’est-ce que le reflet de mon propre dégoût, que je vois dans ses yeux, ou est-ce aussi le sien ? Le gros rit bruyamment, patouille la fille sans un regard, sans une attention pour elle. Il veut seulement immortaliser… quoi ? Le fait qu’il a pu se payer les services d’une très jeune et jolie pute en plus de son bungalow sur la plage ? Et il va les montrer à qui ces photos ? A sa mère ? Ses collègues ? Sa femme peut-être ? A moins qu’il ne les prenne que pour pouvoir se palucher dessus aux chiottes…

La fille me regarde avec une tristesse infinie. A moins que ce ne soit que du vide. Peut-être ne me regarde-t-elle-même pas vraiment. Le gros éructe ce que j’imagine être d’une vulgarité crasse dans une langue que je ne reconnais pas. Il rit, ou tousse, ou les deux à la fois en se penchant vers la fille qu’il agrippe et serre contre lui. Le gras qui déborde de son short, de sa ceinture et de son col remue mollement. Il lâche la fille qui s’écarte en essuyant sur son visage et son épaule les postillons et la sueur que le gros y a laissés.

Mon écœurement est tel qu’il me vient des envies de noyade. De strangulation. D’éviscération. De castration. De lapidation. De démembrement. Je voudrais tendre un bifton au gros, une misère, et lui enfoncer un gourdin dans le cul sans même le regarder. Je voudrais qu’en l’espace de quelques secondes il comprenne, sans ambigüité, l’insoutenable traitement qu’il se sent le droit d’infliger à la gamine. Qu’il ne puisse plus que l’admirer, en comprenant que lui-même ne pourra plus vivre avec le souvenir de ce que son corps a subi pour des clopinettes, alors qu’elle n’aura de répit que le temps d’une douche avant de subir le prochain gros porc qui viendra claquer entre ses cuisses la monnaie de sa prime de vacances.

Mais je ne fais rien de tout ça. Comme la gamine qui fume les yeux dans le vague, je me contente de détourner le regard.

 


 

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