J’espère qu’il est mort. Ou mourant. Ou au moins qu’il a perdu l’usage de tout ce dont on peut avoir besoin pour passer un coup de fil ou envoyer un mail.
Sinon, il est inexcusable et c’est moi qui me chargerai de l’en priver. Et ce sera forcément plus pénible pour tout le monde que s’il avait eu un accident ou la chance de tomber sur un tortionnaire moins impliqué émotionnellement et donc moins cruel et moins désireux que moi de le faire souffrir.
Je ne suis pas une violente. Ni une méchante. Je suis plutôt de la catégorie des trop bonnes trop connes. Mais faut pas pousser. Il a éprouvé sévèrement mes résistances. Qui jusque là tenaient bon. J’étais follement amoureuse, faut dire, et quand je dis follement…
Le problème, c’est que cette même folie qui aurait pu me faire teindre en blonde, soulever des montagnes ou décrocher la lune et les étoiles pour lui est en train de me donner des envies de sévices corporels que je ne me serais même pas crue capable d’imaginer sans vomir.
Pourtant, là, d’y penser, j’en frémis de plaisir.
Mais je ne suis pas une violente. Ni une méchante. Je suis presque sûre que je ne vais même pas transformer sa chemise préférée en confettis. Pire : je crains même d’être encore capable de pardonner. A croire que j’ai un certain goût pour la souffrance. Et l’amour propre d’un slip sale.
L’amour ne rend pas aveugle. Il rend con.