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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 00:05


La peau de son visage était moite et paraissait plus pâle encore dans la pénombre de la pièce. Une mèche de ses cheveux blonds lui barrait la joue, collée par la sueur. Elle avait les yeux clos et sa bouche entrouverte émettait de petits gémissements, au rythme de sa poitrine ronde et lourde qui tressautait.

Elle avait ouvert les yeux, accroché mon regard et, dans un demi sourire, ses lèvres avaient formé des paroles silencieuses que je n'avais pas comprises.

Sous un nouvel assaut, elle avait alors poussé un petit cri en refermant les yeux et je n'avais pu réprimer un hoquet de surprise et de peur mêlées. L'homme s'était alors arrêté et m'avait regardé avec colère. Il s'était levé pour me repousser violemment hors de la pièce et avait claqué la porte. Elle avait ri. Puis les gémissements avaient repris.

 

Elle est morte quand j’avais quatorze ans, étranglée avec un de ses bas, probablement par un de ces types de passage qu’elle ramenait des bars où elle traînait la nuit. Son meurtre n’a jamais été élucidé.

 

Je n’ai jamais cherché à savoir ce qui avait pu se passer. J’avais toujours eu pour ma mère des sentiments extrêmement confus.

 

Ma première expérience avec une femme a été un peu tardive. Les filles que je côtoyais en cours ne m’attiraient guère et, à force de frustration et de gêne, j’ai finalement décidé de payer pour ma première fois.

 

J’ai choisi une femme blonde, pulpeuse et bien plus âgée que moi. Elle s’est montrée douce et prévenante. Elle m’a guidée en elle et a imprimé de ses mains sur mes hanches un rythme d’abord lent, puis de plus en plus rapide. Je la regardais. Je regardais son visage devenir moite, ses yeux fermés, le mouvement de ses seins et ses lèvres à peine entrouvertes qui émettaient des gémissements presque inaudibles. Elle m’a regardé. M’a souri. Je me suis retiré et suis parti précipitamment avant d’entendre son rire.

 

Elle a été retrouvée étranglée avec un bas quelques jours plus tard.

Ce n’est qu’après deux autres victimes de même profil, tuées selon le même mode opératoire, que la police a compris qu’elle avait sans doute affaire à un seul et même tueur.

 

A ce jour, personne n’a encore fait le lien avec le meurtre de ma mère.  



 

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commentaires

L
J ai payé aussi la premiere fois, elle était aimable, et c est toujours avec tendresse que je repense a elle. Cela me mets hors de moi quand quelqu un ose critiquer ces dame; qoique avec le temps et l évolution des moeurs les opinions changent.<br /> Amicalement Latil
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T
j'ai suivi le lien, tiré le fil et je me demande :<br /> Q : Gaspard froid ou Gaspard chaud, le comm' ?<br /> R : C Jérôme !!
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G
Je n'ai pas pu tuer ma mère - d'autres m'ont volé ce privilège, que je traque à mon tour aujourd'hui. Nous échangerons peut-être des conseils techniques, qui sait ? Amitiés.
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P
<br /> hm... euh... était-elle blonde à forte poitrine ?<br /> enchantée, Gaspard.<br /> <br /> <br />
S
avec un bas...<br /> le fantasme à son comble !
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P
<br /> hm hm... bien bien... installez-vous sur ce divan, jeune-homme, et racontez-moi ça.<br /> <br /> <br />
J
Bon... Tu vas aller lire (si ce n'est pas déjà fait) "ma part d'ombre" de James Ellroy. Il réinvente Oedipe. ;)
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P
<br /> bah bien sûr que c'est déjà fait ! c'est même pour ça que j'ai fait mourir la mère, d'ailleurs, ce qui n'était pas mon idée 1ère, mais quand je me suis rendue compte<br /> du parllèle je me  suis dit "autant y aller franchement" ;o)<br /> je suis une inconditionnelle d'Ellroy... étonnant, non ?<br /> <br /> <br />

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