J'ai fermé les yeux. Laissé monter en moi la sagesse des ancêtres. La chaleur de la nuit africaine. J'ai arraché mes vêtements, déjà en proie à une transe hypnotique. Enfin, j'ai enfilé le masque et me suis adonnée tout entière, corps et âme, à la danse. N'étant plus tout à fait moi-même je me suis emparée du tam-tam et j'ai rythmé, presque avec sauvagerie, mes mouvements saccadés et désordonnés. Je ne sais pas à quel moment j'ai égorgé le poulet avec mes dents, mais je me suis réveillée nue, couverte de sueur, de plumes et de sang. Le masque, le tam-tam et le poulet gisaient au milieu de mes habits éparpillés.
Moi, les masques, ça m'a toujours fait cet effet-là.
C'est pour ça que finalement j'ai décidé de décrocher ceux qui décoraient les murs de mon salon. Quand je ramenais quelqu'un à la maison, c'était quand même toujours un peu la honte et puis le sang sur le tapis, ça m'a laissé des traces indélébiles.
Y a kékunkimadi... mmmmlala, encore une idée ? hm... ok, alors : « Moi, les masques, ça m'a toujours fait cet effet-là ». Et voilà.