Il est sept heures.
J’entends au loin la radio qui annonce son flash d’information.
Je m’étire, dénoue mes muscles, décoince mon dos courbatu… La journée va sans aucun doute être belle, mais les nuits commencent à être un peu fraiches.
Le bruit de la douche s’est ajouté à celui de la radio. La maison s’éveille peu à peu. Bientôt le petit déjeuner, dans la cour chaleureuse, pour profiter aussi longtemps que possible de la douceur de l’air et du soleil, de plus en plus timide mais toujours tellement agréable avant d’aller à l’école, au travail…
Le petit qui descend en trombe les escaliers. Cette fois ça y est, toute la maisonnée est d’attaque… On sort les bols, la confiture, les couverts.
Et voilà l’odeur. D’abord celle du café en train de passer. Puis celle du chocolat chaud du petit. Enfin celle du pain grillé : la meilleure. La pire. Celle-là éveille instantanément mon appétit. Me rappelle que je n’ai pas assez mangé hier. Que je ne mangerai sans doute pas assez aujourd’hui.
Ils déjeunent à l’extérieur aussi longtemps que le soleil se lève avant eux.
Moi je rêve de leur intérieur toutes les nuits.
Je dors à l’abri de leur haie, au fond du jardin, depuis que j’ai perdu mon travail et mon appartement.
Participation aux "Impromptus littéraires" avec la contrainte de broder, en prose ou en vers, sur la photo ci-dessus et la thématique "Dans la cour, flottait une odeur de pain grillé"